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Open de Rennes 2024

Marc Gicquel : « On peut avoir un relationnel très fort entre coach et joueur »

Comment tu définirais la relation qui existe entre un coach et son joueur, une fois la rencontre commencée ?

 

C’est un support visuel, ce sont des échanges de regard. Parfois il ne se passe pas grand chose, parfois tu peux glisser un mot ou deux. C’est un peu de coaching à faire discrètement, comme lui dire d’insister sur le service, changer de rythme. Mais à la base, il s’agit que le joueur ait un soutien. Avant le match, tu as fait le briefing, tu as déjà parlé de l’intensité à mettre, des points forts et points faibles de l’adversaire. Après, un joueur comme Richard a de l’expérience. Il s’agit de pouvoir se raccrocher à quelqu’un, pouvoir se décharger, sans qu’il n’y ait rien contre le coach en lui-même. Certains peuvent insulter leur staff, les faire dégager du terrain, et ça moi je ne pourrais pas le tolérer. Tu es là, tu n’es pas un souffre-douleur. Si le joueur veut crier ou casser une raquette, d’accord. Mais toi tu es là pour aider le joueur à progresser et faire son match, pas pour lui mettre des bâtons dans les roues. 

 

 

Finalement, le joueur n’aime pas être seul sur le terrain.

 

Tout dépend du joueur, mais la plupart ne voyagent pas seuls. Ça peut arriver et ça forme le joueur je trouve, de s’autogérer, d’être seul sur le terrain, de se bouger. Ça fait partie de la formation, de l’expérience du joueur de tennis. Mais c’est mieux si on a quelqu’un au bord du terrain sur qui se raccrocher. Ça peut être le coach, un pote, ou la famille. C’est un plus. Quand ça ne va pas bien, si tu as quelqu’un au bord, il va t’encourager, te booster, te remettre sur les bons rails. Si t’es tout seul, tu peux complètement couler, et le match est fini. 

 

 

Il peut arriver que ça dérape parfois ?

 

J’étais avec Thierry Ascione, et il m’a remis dans des matchs. Je ne me comportais pas bien, et à un moment il m’a dit de la fermer. Ça m’a calmé, et remis dedans, car je savais qu’il avait raison. Ça m’est arrivé en tant que coach avec Mathias Bourgue, il menait un match, un gars vient s’asseoir à côté de moi et Mathias lui demande de partir. Il avait deux breaks d’avance et il se retrouve débreaké. Il me regarde et me crie d’arrêter de parler. Il m’a agressé car il avait besoin de se décharger. Je me suis levé et je lui ai dit de la fermer. J’ai hurlé. J’allais me barrer, et il est redescendu d’un coup, et m’a demandé de rester. Il se déchargeait sur moi alors que je n’avais rien fait et que j’étais là pour lui. Il m’a ensuite dit que ça l’avait aidé. Il s’est remis dedans et c’est reparti. Quand le joueur parle mal, il faut savoir avoir du caractère aussi. On peut avoir un relationnel très fort entre coach et joueur.

Lundi 20 janvier - Marc GICQUEL Marc Gicquel, le directeur sportif de l'Open Blot de Rennes 2020 ©Rémy Chautard / Open Blot de Rennes